Je marche par nécessité. Je ne marche pas pour vendre, colporter. Je ne suis pas troubadour ni missionnaire. Je ne marche pas pour trouver l'eau et la nourriture indispensables à ma survie. Mais je marche par nécessité.

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      J'ai cru, et je crois encore parfois que la destination est mon but. Mais à l'air libre, surprise par les odeurs, les couleurs, le vent ou la chaleur et les pieds parfois douloureux, ma pensée ralentit et s'enrichit des sensations que lui procure le chemin. Le temps s'étire et mon sursis se prolonge. A peine arrivée, je suis déjà nostalgique de cette pérégrination lente où ma respiration doit s'adapter au sol caillouteux

ou dur, inégal, libre et hasardeux.

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    La terre que je foule et que je pétris est une voie intérieure en même temps qu'une porte ouverte. La terre me montre mes limites et me révèle à moi-même. Ce corps-à-terre est ma survie.

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     Je vagabonde, j'erre, et la terre est ma maison. 

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                               Camille Maisonneuve